• Verdurisation de l’économie ou changement de paradigme économique – en route pour Rio+20 avec… Arnold Schwarzenegger

    Verdurisation de l’économie ou changement de paradigme économique – en route pour Rio+20 avec… Arnold Schwarzenegger

    Le 7 mars 2012, j’étais invitée à Genève pour une journée de travail visant à préparer une position à déposer à la Conférence RIO+20 de juin 2012. L’occasion de reprendre contact avec des amis Verts genevois, et de profiter ainsi d’une chambre d’amis dans une ambiance familiale. Bien plus sympa qu’un hôtel 4 étoiles!

    Cette journée était organisée conjointement par l’association R20 et l’Assemblée des Régions d’Europe. A cette occasion, l'acteur Arnold Schwarzenegger était l’invité d’honneur, en tant que membre fondateur de l’association R20 (Regions of Climate.)

    Schwarzie a évidemment un don pour le spectacle quand il nous a présenté sa manière de lutter contre les changements climatiques.

    D’abord, coupons les ailes à un canard : il n’a pas 7 Hummers, il n’en a que 6, et de plus il n’en conduit qu’un à la fois ! Mais c’est le plus souvent avec sa voiture ‘normale’ qu’il se déplace.

    D’ailleurs, comme se déroulait à Genève au même moment le salon de l’auto, il a recommandé à chacun-e d’aller directement au hall 4 s’acheter une voiture « verte », ce qui permettrait de sauver la planète tout en créant de l’emploi et en faisant tourner l’économie. Je vous assure que je n’exagère pas !

    Reconnaissons quand même que la Californie affiche une efficacité énergétique de 40% supérieure au reste des Etats-Unis, suite à diverses politiques mises en place d’efficacité énergétique, déjà démarrées par le gouverneur précédent et qu’il a poursuivies pendant son mandat. On peut aussi imaginer l’intérêt que peut avoir, du moins sur le court terme, un discours sur les changements climatiques de la part d’une vedette républicaine, dans les Etats-Unis parfois sceptiques sur la réalité même de ces changements. Des petits pas, même teintés de greenwashing, valent sans doute mieux que rien du tout.

    Personnellement, j’ai plus été impressionnée par la présence de José Gualinga, indien Kitchwa d’Equateur, qui a présenté la situation des peuples indigènes dans la problématique des changements climatiques. Une situation qui est bien évidemment à mettre en lien avec le développement industriel de leur territoire de vie traditionnel.

    Quatre tables rondes ont réuni des intervenants de tout bord : environnementalistes, investisseurs, chercheurs, ONG ou agences internationales.

    Session 1: Changement climatique : les Régions ouvrent la voie

    Session 2: l’Économie verte: une opportunité pour nos régions

    Session 3: Suivi, Rapport et Vérification (MRV): l’importance des régions

    Seule représentante du monde politique dans tous les travaux, j’étais intervenante dans la session 4, Accès des régions aux mécanismes de financement pour l’environnement.

    Globalement, dans les quatre sessions, il a été question d’économie verte, d’industrie verte, d’émissions de gaz à effet de serre, de développement des pays du Sud.

    Et de l’avis général, le développement d’une économie verte est incontournable. C’est aussi bien l’avis de ceux qui prônent la fabrication et l’achat de voitures vertes, la construction durable ou les investissements dans l’énergie renouvelable, des créneaux qui sont porteurs de bénéfices pour les entreprises et créateurs d’emploi.

    C’est dans ce cadre que j’ai présenté les Alliances emploi-environnement, le système des certificats verts (et la crise qu’ils ont traversée récemment) et les objectifs ambitieux de réduction de gaz à effet de serre et de production d’énergie renouvelable de la Wallonie.

    Par contre la question de gouvernance et de responsabilité sociale des entreprises a été éludée par l’ensemble des participants. J’ai donc a abordé la question moi-même. En effet, la finance alternative est un élément incontournable qui doit être mis en place en même temps que les politiques de changement climatique.

    D’ailleurs, la lutte contre les changements climatiques doit absolument être liée aux objectifs du millénaire, à la réduction de l’empreinte écologique des habitants de pays dits développés et à la sauvegarde de la biodiversité. Or, pour y arriver, il faut repenser le modèle actuel.

    La gouvernance, les services publics, les critères sociaux et environnementaux dans les marchés publics, les investissements dans des filières respectant les droits humains, l’éthique, la lutte contre la pauvreté, sont autant de pistes de changement qui mèneront à une meilleure gestion de la capacité de notre planète à se régénérer. Evidemment, cela nécessite une énorme remise en question de la façon dont nos sociétés fonctionnent. Ce qui explique le manque de réceptivité de la proposition de changement du mode de fonctionnement de notre économie.

    Il y a encore du travail pour arriver à ce que toutes les parties prenantes dans la problématique prennent leur juste part de la responsabilité.

    La « vedette » Schwarzenegger a en tout cas servi à faire se déplacer des milliers de personnes pour la conférence de la soirée, à laquelle participait également Michel Jarraud, Secrétaire général de l’Organisation Météorologique Mondiale. Sa présentation très accessible a souligné l’importance d’une modification en profondeur de nos sociétés afin de permettre à notre planète d’accueillir durablement la présence humaine.


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