J’ai été à l’initiative d’un atelier sur le Tourisme durable en Wallonie, cette année aux Rencontres Ecologiques d’été.

Les intervenants étaient variés : Marie Spaey (Inter-environnement Wallonie), Michel Duquaine (hôtel passif Utopia à Mons), Marie-Christine Noirhomme (Maison du Tourisme Ourthe et Aisne), Emilie Goffin (Les plus beaux villages de Wallonie et Réseau Wallon de développement rural), Anne Fourcade (projet pilote de village de vacances durable à Antoing) et Nicolas Plouvier (IDETA).

Le tourisme durable couvre un large éventail d’activités de diverses envergures. Notre atelier nous a permis de découvrir des exemples très différents de tourisme durable. Qu’il s’agisse d’une randonnée de quelques jours ou d’un projet de village de vacances prévoyant 850 000 nuitées par an, les critères de durabilité sont similaires. La concertation avec les acteurs locaux et leur participation au projet, le respect de la réalité locale environnementale et sociale restent au cœur des préoccupations des organisateurs tout comme la volonté de réduire au maximum l’empreinte écologique et la mise en valeur des produits locaux et/ou bio. Les nouvelles technologies ne sont pas oubliées, que ce soit pour des réservations en ligne, pour guider des randonnées ou des visites de villages, ou pour des activités telles que le géocaching qui rencontre un beau succès dans toutes les tranches d’âge.

Les témoignages de divers organisateurs et promoteurs de projets de tourisme durable, ont permis de mettre en lumière l’importance du rôle des pouvoirs publics. Or, ce rôle ne se limite pas aux subsides pour l’installation ou le fonctionnement. Le soutien public est déterminant dans la promotion et la mise en valeur d’initiatives durables. Par exemple, les délais nécessaires à l’obtention de divers permis pour la mise en place d’un projet découragent certains investisseurs. Nous avons vu que même le projet de Village de vacances durable à Antoing (projet 100% privé), initié il y a plusieurs années, est en stand-by, certains permis tardant à être délivrés. Nous parlons pourtant ici d’un projet colossal, impliquant notamment un bureau d’architectes et son équipe de 25 personnes. Imaginez, lorsqu’il s’agit de plus petits projets, avec des moyens humains et financiers bien plus limités ! Il y a une forte demande de simplification (mais cela sera prévu dans le nouveau Code wallon de Développement territorial - CoDT), et de coopération – nous pouvons faire référence ici à la fusion de certaines maisons du tourisme, prévue dans la Déclaration de politique régionale mais qui rencontre des freins à sa mise en œuvre.

Prenons aussi le cas du label Clé Verte. En Flandres et à Bruxelles, et depuis l’année dernière en province de Luxembourg, c’est grâce aux soutiens régionaux ou provinciaux que ce label se développe. Malheureusement, en Wallonie, le ministre en charge du Tourisme, Paul Furlan, a jusqu’ici toujours refusé de faire la promotion d’un label durable. Le résultat de cette politique explique le faible nombre d’établissements labellisés chez nous (100 en Flandre, 27 à Bruxelles et 10 en Wallonie….dont la plupart sont situés dans le Luxembourg).

Est-ce en faisant du tourisme durable que l’on impulse la demande du client ? Ou bien faut-il attendre que la demande émane des clients? La réponse est sans doute à chercher entre les deux. Mais on peut toutefois souligner que dans certains pays, les Auberges de jeunesse « font du durable » depuis plus de vingt ans. C’est le cas en Allemagne ou aux Pays-Bas, où ce type d’offre a entraîné une demande de la part d’une clientèle internationale. Ceci pourrait notamment expliquer qu’une majorité d’AJ belges a intégré le label Clé Verte. Il y a donc matière à réflexion quant à l’opportunité de promouvoir un label clairement identifié et identifiable.

Ce qui est certain, c’est que tous les projets que nous avons découverts lors de notre atelier, aussi différents soient-ils, en entraîneront d’autres. Cela se fera par la communication (et la contagion) sur un art de vivre et sur une autre façon de voir la détente et les vacances. Tout bénéfice pour les exploitants, pour l’économie locale, pour la planète et les projets novateurs.

Cet atelier aura un suivi concret : une Commission tourisme est créée chez Ecolo (1e réunion le lundi 23 septembre à 19h à Kegeljan, Namur), nouvelles ouvertures dans les cabinets ministériels, tout cela permettra d’étoffer le volet Tourisme de notre programme et d’alimenter le travail parlementaire pour les derniers mois de la législature régionale – et la suite.