La formation pour les femmes candidates aux élections de l’assemblée constituante de Tunisie, qui auront lieu le 23 octobre prochain, a été riches en rencontres et débats. J’ai pu apprécier la motivation de ces femmes, souvent jeunes, décidées à mettre leur pierre à l’édifice pour la constitution d’une nouvelle démocratie en Tunisie.

Plus de 40 participantes, issues presque toutes de partis différents, se sont impliquées pour la mise en place d’un nouveau régime avec des valeurs partagées par tous et toutes et une vraie séparation des pouvoirs.

Nous étions donc entre femmes pour discuter de préoccupations communes, même si la situation de la Tunisie est bien différente de celle de pays comme la France ou la Belgique, où faut-il le rappeler, nous avons la chance de vivre en démocratie. De nombreux thèmes ont été abordés(comment apparaître dans les médias souvent réservés aux hommes ? Comment prendre une vraie place dans les débats ? Comment concilier son engagement politique avec la vie de famille ? Que faire après les élections ?). Il faut souligner que, parmi toutes ces femmes, peu seront élues puisque seules 5% ont une place de tête de liste. Mais leur motivation leur permettra de continuer leur engagement dans les futures élections municipales et régionales.

Il a aussi été question de religion sans remettre en cause le projet global et la nécessaire séparation de la religion et de l’Etat. Femmes voilées comme non-voilées étaient globalement d’accord là-dessus. Elles rappellent toutes le rôle qu’ont joué les femmes dans la révolution : elles ne se laisseront pas reprendre une liberté retrouvée.

Pour beaucoup, cinquante ans de dictature ont anéanti toute citoyenneté dans la population.Mais il faut reconnaître que cette génération de jeunes femmes est néanmoins prête à relever le défi.

Le mot de la fin revient sans doute à Michele Sabban, présidente de l’ARE : « Les femmes feront la différence, le 23 octobre ! ». Elles en ont, en tout cas, la ferme intention.